Collectif « Nous ne paierons pas votre crise ! » Pour un mouvement social européen

« Nous ne payerons pas votre crise ! »
Pour un mouvement social européen

« Nous ne payerons pas votre crise » c’est le slogan qui depuis maintenant plus d’un mois résonne dans toute l’Italie. La vague de contestation grandit, ils étaient plus de 300 000 le 14 novembre à Rome à reprendre ce mot d’ordre qui interpelle, au-delà des frontières, nos dirigeants. Ils sont des milliers, étudiants, enseignants et parents d’élèves à réfléchir et agir collectivement pour un autre système d’éducation. Ils appellent dès maintenant à la grève le 12 décembre.
« Nous ne payerons pas votre crise » c’est notre cri de révolte :

C’est le cri de celles et ceux qui, en Italie, en Allemagne, en Espagne et en France, ne veulent pas que l’éducation devienne une marchandise et qui refusent de voir leur avenir et celui de leurs enfants sacrifié par la casse des services publics, la seule richesse de ceux qui n’ont rien.

C’est aussi celui des travailleurs qui refusent les licenciements massifs et les délocalisations et qui luttent au jour le jour pour préserver leurs droits menacés par la loi des profits. C’est le cri de révolte de celles et ceux qui, parce que leurs salaires et leurs protections sociales ont été amputés par trente ans de politiques néolibérales, se sont endettés et payent au quotidien, dans la misère et la précarité, les choix égoïstes de nos dirigeants politiques et économiques.
C’est celui des migrants victimes du racisme institutionnalisé qui refusent la criminalisation parce qu’ils cherchent, au c½ur des métropoles occidentales, une vie meilleure.C’est celui de toutes celles et tous ceux qui refusent que leurs droits soient soumis à la raison du plus fort capitaliste.

« Nous ne payerons pas votre crise » c’est la mise en garde de celles et ceux qui depuis décembre 1995, des entreprises occupées aux banlieues, revendiquent l’égalité et le respect en France ; qui depuis 2003 en Allemagne se mobilisent contre le chômage et les exclusions... C’est la mise en garde qui aujourd’hui, en Italie, en Espagne, en Allemagne tonne aux oreilles des puissants.
« Nous ne payerons pas votre crise » c’est aussi une autre manière de dire que nous ne voulons plus subir ces politiques qui veulent nous sacrifier sur l’autel des profits. C’est notre façon de poser la question de l’égalité effective de droits de tous, hommes et femmes, nationaux et immigrés, travailleurs salariés ou privés d’emploi, citadins et ruraux.

C’est enfin le cri d’avenir de toute une génération qui se lève et décide de combattre, au niveau international, un système économique qui aujourd’hui prouve sa faillite. Ces hommes et ces femmes qui ne se satisfont pas de la soumission aux lois du marché, qui relèvent le défi de la mondialisation et qui veulent y apporter une réponse globale.

Oui, un autre monde est possible et nous l’inventerons, parce que c’est maintenant devenu une nécessité !

Par cette pétition nous appelons à la solidarité internationale avec les étudiants et travailleurs de l’éducation italiens en lutte contre le décret Gelmini et la loi 133. Nous appelons à la solidarité européenne contre la casse des services publics d’éducation, cible symbolique des politiques néolibérales qui visent à substituer, dans nos têtes, la logique du marché à la logique de l’égalité et de la solidarité. Nous affirmons nous aussi aux dirigeants internationaux que nous ferons tout pour ne pas payer les conséquences de leurs politiques irresponsables et néfastes. Nous appelons à l’organisation de la solidarité internationale en jetant des ponts aux delà des frontières afin de construire un véritable mouvement social européen.
Non, nous ne payerons pas votre crise !

Cette initiative est à l’initiative d’étudiants et de jeunes chercheurs français et italiens, elle vise dans un premier temps a affirmer notre solidarité avec les mouvements européens en cours puis d’organiser, à plus long terme, des collaborations internationales en matière de défense des services publics d’éducation.

C’est le 29 janvier 2009 que s’est créé à Grenoble le collectif « Nous ne paierons pas votre crise ». Reprenant le mot d’ordre des italiens en lutte, ce collectif, duquel Attac Campus Grenoble fait partie intégrante, milite, sur le modèle de Printemps 2010, pour un mouvement social européen contre les directives néo-libérales qui attaquent l’université publique, comme la LRU en France par exemple.
Plateforme unitaire d’information, d’éducation populaire et surtout d’actions, le collectif est une composante importante du mouvement grenoblois contre les réformes du gouvernement Fillon et surtout, son action se dirige surtout vers une mobilisation plus large, notamment contre le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne.

http://collectif.forumactif.net/forum.htm