Le G8 2005 ? Pas mieux que les autres !

Le G8 2005 ? Pas mieux que les autres !

Comme les autres, le G8 2005 a été riche en
effets d’annonce, aussi bien en amont que dans
sa déclaration finale. Afin de replacer le
Royaume-Uni au centre de la scène diplomatique
internationale et de se présenter comme le bras
charitable de l’alliance Londres/Washington,
Tony Blair a tenté de faire plier Georges Bush sur
la question du climat et l’annulation de la dette et
il a concentré ses efforts de communication sur
les pays pauvres, l’Afrique en premier lieu.

La situation est paradoxale : les questions de
la pauvreté et de la dette des pays pauvres n’ont
jamais été aussi présentes dans le débat public.
Mais ce ne sont pas les déclarations incantatoires
de Blair et ses amis qui nous laissent
entrevoir des progrès sur le sujet. Pas plus que
les intentions du Live 8 - ces fameux huit
concerts contre la pauvreté - et la bonne volonté
de ses promoteurs dont les discours très moralisateurs
ne s’attaquent en rien aux racines du mal
et s’accommode très bien du soutien étrange de
Tony Blair et du G8 dans son ensemble, mais
aussi du très suspect sponsoring de multinationales,
comme Virgin, que l’on placerait plus facilement
dans le camp des problèmes que dans
celui des solutions.

Les déclarations du G8 relèvent de la communication.
Les annonces du G8 sur la « réduction
 » de la dette ne concernent par exemple
qu’une infime partie de celle-ci : les 40 milliards
de dollars de réduction sont dérisoires au regard
des 2500 milliards de dollars que représente l’ensemble
de la dette des pays du Sud ! Les chiffres
sont éloquents ! D’autant qu’il faut se rappeler
que les annonces similaires faites en 1999 au G8
de Cologne ne sont toujours pas appliquées à ce
jour... Ce sont également des chiffres que l’on
peut comparer aux 700 milliards de dépenses militaires
des pays du G8...

Seconde priorité du G8 de Gleneagles : l’Afrique.
Elle l’était déjà celle du G8-2003 d’Evian.
Entre temps ? Son sort s’est aggravé. Vouloir aider
l’Afrique sans augmenter très sensiblement
l’aide publique et sans réformer en profondeur les
conditions du commerce international qui l’appauvrissent
ne sont que des mascarades pour naïfs.
Mais ça fait bien d’aider l’Afrique...