Position d’ATTAC Campus

ATTAC a récemment lancé avec la fondation Copernic l’appel « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites », qui a été signé par de nombreuses personnalités de syndicats, syndicats étudiants, partis politiques, associations, universitaires etc. Les retraites font l’objet actuellement d’une campagne prioritaire dans notre association. Nous considérons qu’il n’y a pas de fatalité à ce que le gouvernement fasse passer son projet de réforme, et que nous pouvons le faire reculer.

En s’engageant dans le collectif « La retraite, une affaire de jeunes », ATTAC campus s’inscrit dans le projet de mener au sein d’un front large et uni la campagne en direction des jeunes, qui seraient particulièrement affectés par un éventuel recul de l’âge de la retraite. Nous soutenons l’appel porté par le collectif. Nous pensons que ce qui est en jeu, ce n’est pas l’évolution démographique, mais la répartition des richesses, et que le gouvernement veut faire payer à la population la sortie de crise.

Depuis trop longtemps, les intérêts financiers s’accaparent les richesses. Nous devons pour financer les retraites davantage taxer les revenus financiers, qui ont explosés, revaloriser les salaires, et combattre la précarité au travail, qui pèse sur les revenus, notamment l’intérim, et le temps partiel, dont les femmes sont particulièrement victimes. Les femmes actuellement touchent des retraites inférieures de 38% à celles des hommes.

Nous devons aussi combattre la mise en concurrence des travailleurs et des systèmes sociaux et fiscaux : celle-ci exerce une pression à la baisse sur les revenus et les ressources destinées à financer les services publics et les solidarité, dont nos retraites.

Il faut notamment rompre avec le libre échange tel qu’il est organisé au niveau européen depuis le traité de Maastricht. Répondant, à la fin août 1999 à une question qui lui était posée sur les conséquences sociales de la récente mise en place de l’euro, Jean Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, s’exprimait ainsi : « L’homme de la rue n’en est pas conscient (…) ; la concurrence entre les systèmes de protection sociale sera plus forte, pas seulement vis à vis du monde non européen, mais aussi à l’intérieur de l’Europe… Il faut de la concurrence entre les systèmes fiscaux, tout comme entre les systèmes de protection sociale nationaux… »

Il faut nous coordonner avec les mouvements sociaux en Europe, afin de revendiquer des stratégies coopératives entre les pays et l’harmonisation par le haut des droits sociaux, ce qui implique des transferts financiers et technologiques vers les pays en rattrapage, un budget européen à la hauteur des besoins, des impôts européens, un salaire minimum européen calculé en pourcentage du PIB, un serpent fiscal européen (proposition du syndicat national unifié des impôts) pour harmoniser progressivement les fiscalités…